Le 3 août 2005, le président Ould Taya est renversé par une junte militaire, dirigée par le colonel Ely Ould Mohammed Vall et déterminée à mettre en place une transition pacifique et à restaurer l’ordre constitutionnel. Le pays entre alors dans une phase de transition démocratique, dont le déroulement apparaît exemplaire aux yeux des observateurs et de la communauté internationale avec un passage de pouvoir réussi des militaires aux civils. Ce processus démocratique, marqué par un référendum constitutionnel (juin 2006) limitant notamment à deux le nombre de mandats du président de la République et par des élections législatives (novembre 2006) et sénatoriales (janvier 2007), s’achève avec la tenue d’une élection présidentielle. Le 11 mars 2007, pour la première fois de leur histoire, les Mauritaniens sont appelés à choisir librement leur président parmi dix-neuf candidats.
À l’issue du premier tour, Sidi Ould Cheikh Abdallahi (candidat sans parti bénéficiant de nombreux soutiens au sein de l’ancienne majorité présidentielle et accusé par ses adversaires d’être adoubé par la junte militaire) remporte 24,79 p. 100 des suffrages, contre 20,68 p. 100 à Ahmed Ould Daddah, ancien opposant historique au régime du président Ould Taya et président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) ; leurs principaux concurrents, Zeine Ould Zeidane, candidat « indépendant » proche de l’ancien régime, et Messaoud Ould Boulkheir, descendant d’esclave et leader des Haratines, obtiennent respectivement 9,80 p. 100 et 15,27 p. 100 des voix. À l’issue du second tour, Sidi Ould Cheikh Abdallahi est élu sans contestation avec 52,85 p. 100 des suffrages contre Mohamed Ould Dada.
Issu d’une prestigieuse lignée de marabouts, Sidi Ould Cheikh Abdallahi (69 ans) est un économiste ayant détenu plusieurs portefeuilles ministériels dans les années 1970 et sous le régime du président Ould Taya avant d’être contraint à l’exil en 1989. Présenté par ses partisans comme un « homme de consensus » il bénéficie d’une bonne réputation à l’étranger, notamment en raison de ses fonctions de conseiller auprès du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe.
Dans un pays défavorisé par des conditions naturelles difficiles, affaibli et corrompu par deux décennies de mauvaise gestion, où un Mauritanien sur deux vit en dessous du seuil de la pauvreté, la liste des tâches qui incombent à Sidi Ould Cheikh Abdallahi est longue : bonne gouvernance, réformes économiques, obtention de l’annulation de la dette publique auprès des institutions financières internationales, amélioration de l’accès à l’éducation et aux services de base (installations sanitaires, électricité, eau potable), répartition des richesses, restauration de l’unité nationale, retour des réfugiés négro-mauritaniens et reconnaissance de leurs droits… Dans ce contexte, la gestion des revenus du pétrole (exploité depuis 2006) est également au cœur des perspectives de développement du pays. "Mauritanie" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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