À la suite de la révolte indigène de 1857, l’administration de l’Inde est réorganisée, avec l’Act for the Better Government of India. Voté par le Parlement britannique en 1858, ce texte place l’administration indienne sous l’autorité directe de la Couronne. Un secrétaire d’État pour l’Inde est nommé à Londres. Le gouverneur général de l’Inde, en l’occurrence lord Canning, devient vice-roi jusqu’en 1862. Le 1er janvier 1877, le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli fait proclamer la reine Victoria impératrice des Indes.
La détermination des Britanniques à rester maîtres de l’Inde ne peut cependant étouffer le ressentiment des Indiens les plus pauvres à l’égard de l’occupant.
Les terribles famines qui frappent le pays (1,5 million de morts en Orissa en 1866) contribuent ainsi à attiser au sein de la population les aspirations nationalistes. Dès la fin du XIXe siècle, les castes qui bénéficient de l’éducation britannique — une infime partie de la population — commencent à aspirer à une forme d’autonomie.
La création du Congrès national indien, en 1885, aiguise la conscience politique du peuple et relance le mouvement pour l’unification du pays. Jusqu’à 1900 environ, le Congrès est un parti de notables ; trois présidents britanniques se succèdent à sa tête. L’arrivée en politique d’hommes tels que Gopal Krishna Gokhale et Bal Gangadhar Tilak, deux brahmanes de caste supérieure, transforme néanmoins le Congrès en un parti indépendantiste. Soutenu par des personnalités intellectuelles, comme le poète Rabindranath Tagore, le Parti du Congrès multiplie les manifestations d’hostilité envers l’autorité britannique. Londres accentue alors la répression, et un Code pénal spécifique est adopté : les personnes accusées de trahison peuvent être jugées lors d’un procès sans jurés, et les fauteurs de troubles peuvent être déportés ou emprisonnés.
À la fin du XIXe siècle, le partage du Bengale par le vice-roi lord Curzon provoque la colère des milieux nationalistes et les premiers mouvements d’attentats terroristes en Inde. En 1909, l’India Councils Act accorde à l’Inde un certain degré d’autonomie, mais le mouvement nationaliste ne se contente pas de cette concession du pouvoir britannique. Le Parti du Congrès gagne de nouveaux adeptes.
Dès le début du XXe siècle, la minorité musulmane s’inquiète de ce que pourrait être son avenir dans une Inde libérée de la colonisation britannique. La Ligue musulmane indienne voit le jour en 1906, mais ses revendications dans le domaine politique ne sont pas encore très affirmées. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, hindous et musulmans se rallient dans un même élan à la cause britannique. Plus d’1,2 million d’Indiens participent ainsi à l’effort de guerre. Le mouvement nationaliste, silencieux dans un premier temps, reprend sa campagne à l’automne 1916 avec une déclaration commune émanant du Congrès national indien et de la Ligue musulmane (pacte de Lucknow, novembre 1916). Le gouvernement britannique fait en retour une déclaration de principe, en août 1917, qui promet d’accroître le nombre des Indiens dans chacune des branches de l’administration et de mettre progressivement sur pied des organes autonomes dans le pays. À la fin de la guerre, en 1918, le gouvernement britannique ne tient toutefois pas ses promesses, incitant les nationalistes indiens à cesser de réclamer des concessions pour exiger leur droit au svaraj, autrement dit à l’indépendance totale. ©"Inde" Ecrit par E. Buchot. Sources utilisées : Encarta et le Monde et Wikipedia.
Photos des pays d’Amérique à visiter
Photos des pays d’Afrique à visiter
Photos des pays d’Asie à visiter
Photos des pays d’Europe à visiter