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Images Angleterre – Carnet Photographique – 30/12/17
Sous le règne de George Ier, le Royaume-Uni vit deux décennies de calme et de stabilité. La rivalité ouverte entre les factions « whigs » (précurseurs des conservateurs) et « tories » (précurseurs des libéraux) se traduit par la victoire des premiers qui disposent des ministères.
Les premiers souverains de la maison de Hanovre sont allemands ; George Ier, qui ne parle pas anglais, réside le plus souvent à Hanovre. Cet éloignement géographique du souverain permet la mise en place d’un régime parlementaire bipartite, décrit et vanté par les philosophes des Lumières, Montesquieu ou Voltaire. En 1721, Robert Walpole est nommé Premier lord du Trésor. Il met progressivement en place un gouvernement d’autant plus indépendant que le souverain s’en désintéresse. Sous son gouvernement (1721-1742), Walpole réussit à maintenir des relations cordiales entre la France et le Royaume-Uni.
Souverain plus attaché à sa terre d’origine qu’au royaume britannique, George II délaisse les intérêts de la couronne pendant la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) et la guerre de Sept Ans (1756-1763). En poste depuis 1721, Robert Walpole dirige alors de fait le pays jusqu’en 1742. William Pitt devient ensuite le premier homme du gouvernement.
En 1745-1746, profitant de l’intervention britannique sur le continent, le prince Charles Édouard Stuart (jacobite) débarque en Écosse, où des milliers de highlanders se joignent à lui. En septembre, il prend Édimbourg et proclame son père, Jacques Édouard Stuart, roi sous le nom Jacques III. Marchant vers le sud avec son armée, il arrive jusqu’à Derby, à 161 km de Londres, mais il hésite à livrer bataille, en raison de la faiblesse numérique de ses partisans anglais. En décembre 1745, il se retire en Écosse où ses partisans sont massacrés à la bataille de Culloden.
En 1760, le petit-fils de George II monte sur le trône sous le nom de George III. Né en Angleterre, il essaie de jouer un rôle direct dans le gouvernement du pays. Il nomme donc des hommes en qui il a confiance, comme son ancien tuteur, lord Bute, qui devient Premier ministre en 1762, puis William Pitt (1766-1768) et lord North (1770).
L’autoritarisme du gouvernement se heurte aux campagnes de libelles de l’opposition. Le journaliste John Wilkes est à plusieurs reprises poursuivi, condamné et emprisonné en 1764. Ses partisans, les défenseurs de la Déclaration des droits (Bill of Rights), demandent l’élargissement du texte constitutionnel, réclament la liberté de la presse, la cessation de la fraude électorale et de l’achat des votes, couramment pratiqués, et l’élargissement de la franchise (droit de vote).
Habitués depuis longtemps à disposer d’une importante autonomie et, après 1763, libérés du danger français, les colons américains supportent très mal la volonté du gouvernement britannique de leur faire payer une partie du prix de la guerre sous forme d’impôts et de taxes sur le commerce. George III et lord North décident de réprimer leur sédition par la force (voir guerre de l’Indépendance américaine).
Après la défaite du général Burgoyne à la bataille de Saratoga en 1777, la guerre civile devient une guerre internationale. Les Français (1778), puis les Espagnols (1779) et les Hollandais (1780) rejoignent le front antibritannique. La reddition du général Charles Cornwallis, à Yorktown devant les troupes de Washington en 1781, force lord North à démissionner l’année suivante. Un nouveau traité de Paris est signé en 1783 : l’indépendance des treize colonies qui forment la république des États-Unis d’Amérique est reconnue.
La conséquence de la guerre est une réforme profonde des institutions. La loi de réforme économique (Economical Reform Act) de 1782 réduit les pouvoirs du roi. Le Parlement irlandais, contrôlé par les protestants anglo-irlandais, obtient une autonomie élargie. En 1783, William Pitt le Second devient, à l’âge de vingt-quatre ans, le plus jeune Premier ministre du royaume. Il soutient notamment l’India Act (1784) qui donne au gouvernement l’autorité sur l’Inde britannique, au détriment de la Compagnie des Indes orientales. Chef de gouvernement de 1783 à 1801, puis de 1804 à 1806, Pitt opère un renversement décisif de l’équilibre des pouvoirs : désormais, le roi ne gouvernera plus.
L’indépendance américaine et les réformes ont amené la constitution d’un fort parti réformateur anglais ; les sociétés de pensée franc-maçonnes fleurissent, comme les clubs jacobins, qui rassemblent l’élite des penseurs anglais. Des réformateurs comme Charles James Fox et Thomas Paine défendent la Révolution française ; d’autres, comme Edmund Burke, s’en détournent dès qu’ils réalisent qu’elle ne cherche pas uniquement à établir une monarchie constitutionnelle.
La première coalition formée contre la France par Pitt, avec la Prusse, l’Autriche et la Russie, s’effondre en 1796 ; en 1797, le Royaume-Uni doit faire face aux tentatives d’invasion française en Irlande et au réveil du mouvement nationaliste. La guerre entraîne une forte augmentation de la production agricole et de certaines industries, mais elle provoque en même temps une inflation croissante : les salaires ne suivent pas le rythme des prix. En 1797, la Banque d’Angleterre est forcée d’abandonner l’étalon or, et le Parlement, pour financer la guerre, vote le premier impôt sur le revenu. Le Parlement entérine l’Acte d’union avec l’Irlande en 1801 et la formation du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande. Le Parlement de Dublin est supprimé et les députés irlandais siègent à Londres.
L’arrivée au pouvoir de Napoléon Ier inquiète plus encore le royaume. Malgré la défaite des marins français à la bataille d’Aboukir (1798), à terre, le sort des armes n’est pas favorable aux Anglais. La deuxième coalition s’effondre en 1801 ; à Amiens, en 1802, le Royaume-Uni signe la paix avec la France. La guerre reprend l’année suivante, mais la troisième coalition s’effondre également entre 1805 et 1807. Les projets napoléoniens d’invasion de la Grande-Bretagne sont réduits à néant par le génie militaire d’Horatio Nelson, qui détruit la flotte française à Trafalgar en 1805, privant ce pays de marine pour vingt ans. Napoléon cherche alors à ruiner le Royaume-Uni par une politique de blocus, connue sous le nom de Blocus continental. Son non-respect par la Russie, pour laquelle les relations commerciales avec les Britanniques sont vitales, entraîne Napoléon dans une désastreuse campagne contre la Russie. En 1812, une quatrième coalition, réunissant le Royaume-Uni, la Russie, l’Autriche et la Prusse est cette fois victorieuse. En 1815, l’épisode des Cent-Jours voit la victoire d’Arthur Wellesley, 1er duc de Wellington à la bataille de Waterloo, qui ferme le cycle révolutionnaire et napoléonien. © « Angleterre » ©" Ecrit par Emmanuel Buchot et Encarta
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