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Chine – Carnet photographique – 15/06/18
La Chine retrouve son unité avec la dynastie des Sui, qui a succédé, en 581, dans le Nord, aux héritiers des Tuoba. Son fondateur, le général Yang Jian, conquiert le sud de la Chine et établit sa capitale à Chang’an (Xi’an). Les Sui restaurent le système administratif centralisé des Han et les concours officiels pour le recrutement des fonctionnaires. Bien que le confucianisme soit la doctrine officielle, le taoïsme et le bouddhisme sont également reconnus par le régime dans sa formulation d’une nouvelle idéologie impériale. Le bouddhisme, déjà implanté, se répand rapidement et supplante progressivement le confucianisme.
La dynastie Sui règne sur une courte période, mais connaît une grande activité. La Grande Muraille est restaurée, au prix de nombreuses vies humaines. Un système de canaux, qui formera plus tard le Grand Canal, est construit afin de transporter l’abondante production agricole du delta du Yang-tseu-kiang jusqu’à Luoyang et dans le nord.
L’Empire rétablit sa domination sur le nord du Viêt Nam et, dans une moindre mesure, sur les peuples d’Asie centrale. Une campagne militaire longue et coûteuse, menée contre un royaume situé au sud de la Mandchourie et au nord de la Corée, se conclut néanmoins par une défaite en 616. Son prestige terni, sa population appauvrie, la dynastie Sui est renversée en 617 par une révolte intérieure commandée par Li Yuan, qui fonde la dynastie Tang. Connu sous le titre posthume de Gaozu des Tang, il règne de 618 à 626.
La dynastie Tang constitue une période de puissance et de prospérité culturelle sans précédent dans l’histoire de la civilisation chinoise. Le système des examens impériaux utilisé pour le recrutement des fonctionnaires est encore amélioré (il reste en vigueur jusqu’au XXe siècle).
Les organes des gouvernements impériaux et locaux sont restructurés, afin de former une administration centralisée. Un code élaboré de droit administratif et pénal est appliqué. La capitale, Chang’an, devient un centre culturel, cosmopolite et religieux rayonnant sur tout le royaume.
De nombreuses religions et courants de pensée sont pratiqués (christianisme nestorien, islam, bouddhisme, manichéisme, entre autres). De nouvelles relations commerciales se développent avec l’Asie centrale et l’Occident le long des routes empruntées par les caravanes.
À Canton (Guangzhou), de nombreux marchands venus du Proche-Orient pratiquent le commerce maritime. Sous les Tang, l’influence chinoise s’étend à la Corée, au sud de la Mandchourie et au nord du Viêt Nam. À l’ouest, ils prennent le contrôle du bassin du Tarim et leur influence s’étend jusqu’à l’actuel Afghanistan.
La puissance économique et militaire de l’empire Tang repose sur un système d’égale répartition des terres entre la population mâle adulte. L’impôt agricole payé par chacun des bénéficiaires de cette répartition constitue la principale recette fiscale du gouvernement. La milice, dans laquelle les Chinois doivent effectuer un service périodique, constitue la base du pouvoir militaire du régime. Cependant, l’État continue à exonérer d’impôts certaines grandes propriétés et à attribuer de vastes étendues de terre à des privilégiés. Au VIIIe siècle, en raison de la croissance démographique, les paysans bénéficiant des terres allouées par l’État reçoivent des parcelles de plus en plus réduites, tout en continuant à payer le même impôt. De nombreux paysans s’enfuient, réduisant par la même occasion les recettes fiscales de l’État et dépeuplant les forces armées. Un système de commanderies est alors établi le long des frontières, et la défense confiée à des troupes et des chefs militaires non chinois.
Les premiers empereurs Tang, dont Li Shimin (600-649), connu sous le titre posthume de Taizong des Tang, sont des monarques compétents. Mais le brillant Xuanzong s’éprend de la courtisane Yang Guifei, beaucoup plus jeune que lui, et néglige les devoirs de sa charge. Yang place ses amis et des membres de sa famille à des postes importants de l’appareil d’État. L’un de ses favoris est An Lushan, un général d’origine turco-sogdienne habile et ambitieux. En 755, celui-ci provoque une rébellion, s’empare de Luoyang et se proclame empereur. Il est finalement assassiné par son fils en 757.
La paix ne revient cependant qu’en 763, grâce à des alliances passées avec des tribus d’Asie centrale. Après la rébellion d’An Lushan, la dynastie des Tang ne retrouve jamais son prestige et sa puissance passés. Le pouvoir perd notamment le contrôle des commanderies militaires établies aux frontières. Certaines d’entre elles deviennent des royaumes héréditaires et s’attribuent les impôts perçus pour le gouvernement central. Ce système de commanderies s’étend à quelques régions de l’intérieur. AuIXe siècle, l’État ne contrôle plus réellement que l’actuel Shaanxi.
Les dernières décennies de la dynastie des Tang sont marquées par un important essor culturel, encouragé par l’impression des livres, qui favorise l’unité de la culture chinoise. Ainsi les poètes Li Bai, Du Fu et Bo Juyi et le grand prosateur Han Yu (768-824) apparaissent, alors que le processus de déclin politique est déjà entamé. La croissance sociale et économique permet de préserver l’unité du pays pendant ces années de fragmentation politique. Des guildes d’artisans, l’usage du papier-monnaie et une forte centralisation commerciale se développent à la fin de la dynastie.
© « Chine » E. BUCHOT Sources utilisées Encarta et lemonde.
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