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Japon – Carnet Photographique – 29/12/17
Le 11 août 1945, le général MacArthur est nommé chef du Commandement suprême des puissances alliées (SCAP) occupant le Japon. Le SCAP a des pouvoirs discrétionnaires très étendus, et MacArthur ne se prive pas de les utiliser. Il oriente la politique japonaise afin de reconstruire un État de droit doté d’un gouvernement responsable devant le peuple, sorte de monarchie parlementaire à la manière britannique. La répression est menée avec circonspection. Un tribunal militaire interallié pour l’Extrême-Orient, présidé par un juge australien, sir William Webb, se réunit à Tokyo le 3 mai 1946 et clôture ses travaux le 12 novembre 1948. Cent soixante-quatorze inculpés sur 1 178 sont condamnés à des peines allant de la prison à vie à la peine de mort ; en fait, six exécutions ont été effectives, dont celle du général Tojo. MacArthur refuse la mise en jugement de l’empereur comme l’auraient souhaité de nombreux pays occidentaux et le Département d’État américain. Il choisit, au contraire, de s’appuyer sur la personne de l’empereur pour asseoir la reconstruction du pays.
En 1946, les grands trusts industriels et bancaires sont dissous. Un programme de réforme agraire, destiné à donner aux cultivateurs la propriété de la terre, est mis en œuvre à partir de 1947. C’est la seule réforme que les Japonais, tirant les leçons de la « stratégie » du Parti communiste chinois — celui-ci a utilisé la réforme agraire pour s’implanter dans la population —, réalisent d’eux-mêmes. Tout le système éducatif est remodelé par les autorités d’occupation et les manuels sont expurgés et censurés. Le shinto d’État est démantelé, les écoles du clergé fermées. Le droit de vote est accordé aux femmes dès la première élection générale qui suit la guerre, en avril 1946, et trente-huit femmes sont élues à la Diète japonaise. En mai 1947, une nouvelle Constitution entre en vigueur. Préparée avec soin par des juristes japonais et américains sous la supervision de MacArthur, elle bouleverse l’institution impériale : l’empereur n’est plus l’État, il devient le symbole de l’État.
La réorganisation de l’économie japonaise, entièrement dévastée par la guerre, est plus difficile à réaliser. Les pénuries sont tout juste compensées par des secours en provenance des États-Unis.
Lors des négociations menées par les Alliés au cours de l’année 1950 au sujet du traité de paix avec le Japon, les États-Unis et l’Union soviétique se divisent sur plusieurs points, particulièrement sur la question de la participation de la Chine à l’élaboration du document. En mai, John Foster Dulles est désigné pour rédiger les termes du traité. Il faut plus d’un an de consultations et de négociations des puissances alliées avec le Japon pour aboutir. Le gouvernement des États-Unis convie 55 pays à assister à la Conférence de la paix. La Chine nationaliste (Taiwan) et la République populaire de Chine n’en font pas partie. La Conférence de la paix s’ouvre à San Francisco au mois de septembre. Parmi les nations invitées, l’Inde, la Birmanie et la Yougoslavie refusent d’y assister. Le traité est ratifié par 49 nations, bien que l’URSS, la Tchécoslovaquie et la Pologne refusent de le signer.
Aux termes du traité, le Japon renonce à toutes ses prétentions sur la Corée, Taïwan, les îles Kouriles, Sakhaline et à ses anciens mandats sur les îles du Pacifique. Il abandonne également tous droits et intérêts en Chine et en Corée. Le pays, qui se voit aussi interdire toute intervention militaire, doit accepter de payer des dommages de guerre qui seront réglés en biens et en services, compte tenu des ressources financières insuffisantes du pays. En même temps, les États-Unis et le Japon signent un accord bilatéral prévoyant le maintien de bases militaires et de forces armées américaines au Japon. MacArthur est relevé de ses fonctions au SCAP en avril 1951 en raison de son désir d’étendre le conflit à la Chine, remplacé par le lieutenant général Matthew Bunker Ridgway, alors commandant des forces des Nations unies en Corée.
À la fin du mois de juin, les États-Unis interrompent leur aide économique au Japon, mais les effets préjudiciables de cette décision sur l’économie japonaise sont largement compensés par les commandes militaires américaines pour la guerre de Corée. Les problèmes économiques du pays tiennent surtout au fait que la guerre lui a fait perdre ses marchés étrangers, particulièrement celui du continent chinois. Conscients du problème, les États-Unis autorisent, au mois d’octobre, le Japon à commercer de manière limitée avec la Chine continentale.
Le 28 avril 1952, le traité de paix avec le Japon entre en vigueur et la souveraineté pleine et entière est rendue au pays. Selon les termes du traité nippo-américain de 1951, les troupes américaines restent au Japon en tant que forces de sécurité. Le gouvernement japonais conclut des traités de paix ou rétablit des relations diplomatiques avec Taïwan, la Birmanie, l’Inde et la Yougoslavie. Aux élections générales d’octobre 1952, les premières depuis la fin de l’occupation, Yoshida Shigeru, chef du Parti libéral qui dirige le cabinet depuis 1949, est réélu Premier ministre. « Japon » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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