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Japon – Carnet Photographique – 29/12/17
Désireux de ne pas reproduire les erreurs de ses prédécesseurs et d’assurer sans trop de difficultés sa succession, Ieyasu abdique dès 1605 en faveur de son fils, puis se débarrasse en 1615 des derniers descendants d’Hideyoshi en s’emparant de la forteresse d’Osaka. Il installe son gouvernement militaire, ou bakufu, à Edo (actuelle Tokyo) — qui devient, en peu de temps, la plus grande et la plus riche des villes du Japon —, puis entreprend un grand nombre de réformes politiques, sociales et fiscales destinées à assurer au gouvernement shogunal le contrôle absolu de la population. Lorsque Ieyasu meurt en 1616, il laisse une œuvre considérable et destinée à durer : le Japon, unifié, possède désormais un gouvernement stable. Le personnage central de ce gouvernement est le shogun, de loin le plus puissant et le plus riche de tous les daimyo. Il dispose en permanence d’une armée de 80 000 hommes et contrôle directement les grandes villes et les ports, ainsi que tous les grands axes routiers et les mines. Le shogun gouverne seul, avec l’aide d’un conseil composé de ministres d’État (rochu) et d’un conseil d’intendants (wakashidori).
Il est également assisté par les préfets d’Edo, les intendants des finances, les commissaires aux affaires religieuses et de nombreux inspecteurs. Au début de la période d’Edo, il y a environ 270 daimyo, qui se répartissent en trois catégories : les shinban daimyo, collatéraux et enfants de Tokugawa Ieyasu, les fudai daimyo, vassaux fidèles ralliés avant 1600, et les tozama daimyo, vassaux ralliés ou vaincus après 1600, souvent puissants et dangereux. La société de la période d’Edo est divisée en catégories sociales, entre lesquelles la mobilité est en principe bloquée. On distingue ainsi les guerriers, les paysans, les artisans et les commerçants, puis, dans un autre registre, les nobles de cour, les moines bouddhistes et les desservants shinto et, enfin, en dehors de la société, les parias (eta et hinin).
Le shogunat édicte, entre 1615 et 1635, un grand nombre de décrets destinés à fixer la population et à limiter au maximum la mobilité sociale. Chaque daimyo conserve dans son fief l’autorité suprême, mais doit faire serment d’allégeance aux Tokugawa, laisser sa famille en otage à Edo, et venir personnellement rendre ses devoirs au shogun une fois tous les deux ans.
Une autre conséquence de la domination des Tokugawa est la fermeture du Japon à toute influence extérieure. Tous les étrangers sont bientôt expulsés, tandis que seuls les Hollandais et les Portugais, cantonnés dans l’île artificielle de Deshima (dans le port de Nagasaki), conservent le droit de commercer avec le pays une fois par an. Le christianisme, parce qu’il menace l’équilibre social, est interdit et, dès 1613, les chrétiens sont persécutés. En 1637 sont massacrés près de 40 000 paysans christianisés retranchés à Shimabara, près de Nagasaki. Le christianisme japonais ne s’en est jamais relevé.
Au cours des deux siècles suivants, les formes de la féodalité japonaise demeurent inchangées. Le Bushido, code des guerriers féodaux, devient le modèle de conduite des guerriers, qu’ils soient daimyo, samouraï ou ronin.
Du fait de la paix durable, qui laisse inactifs un très grand nombre de guerriers, pour la plupart instruits, la culture Edo — qui, contrairement aux apparences, n’a jamais été ni complètement fermée aux influences extérieures, ni vraiment repliée sur elle-même — est particulièrement dynamique sur le plan culturel. Le développement rapide des écoles et de l’instruction permet l’apparition, aux côtés des classiques études chinoises, des « études nationales » (kokugaku), ainsi que des « études hollandaises » (rangaku). Le théâtre kabuki, l’art de Koetsu Hon.ami et l’école picturale Ukiyo-e, ainsi que les romans de Ihara Saikaku et la poésie de Basho, datent de cette période. Le néo-confucianisme devient l’idéologie officielle du gouvernement dès le quatrième shogun, qui cherche à pacifier les lois du pays et surtout à combattre la crise économique et financière naissante — qui ne cesse d’ailleurs de s’aggraver tout au long de la période d’Edo. « Japon » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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