La période d’Asuka, qui doit son nom à la principale résidence de la cour, débute avec l’accession au trône de l’impératrice Suiko (qui règne de 592 à 628), après l’assassinat de l’empereur Sushun par les Soga. Le neveu de l’impératrice, le prince Shotoku Taishi, prend l’initiative de réformes destinées à moderniser le pays. En 603, il fait promulguer la « Constitution en dix-sept articles », code législatif d’inspiration bouddhique et confucianiste, et crée une bureaucratie à la chinoise, fixant notamment les échelons de la hiérarchie des fonctionnaires. Les efforts déployés par Shotoku Taishi pour stimuler l’établissement du bouddhisme à travers le pays favorisent la propagation de la culture chinoise et la formation d’une élite sinisée. Les réformes de Shotoku Taishi sont poursuivies par ses successeurs : le prince Naka no Oe, futur empereur Tenji, et son conseiller Nakatomi no Kamatari (614-669) — auquel est plus tard octroyé le nom familial de Fujiwara — parviennent en 645 à éliminer le clan Soga et promulguent la même année les premiers décrets de la réforme de l’ère Taika (645-649), dont l’objectif principal est de renforcer le pouvoir de la maison impériale et d’affaiblir les clans.
L’administration du royaume se fait désormais selon le modèle chinois : le code de l’ère Taika est ainsi suivi par ceux de Kiyomihara, Taiho et Yoro, dont les mesures permettent la mise en place progressive de ce que les historiens appellent « l’État régi par les codes » (ritsuryo), très centralisé et dominé par une bureaucratie puissante et très hiérarchisée.
En 710, la cour rompt avec la tradition qui veut que l’empereur change de résidence à chaque nouveau règne, et fixe sa capitale à Heijo-kyo (actuelle Nara, qui donne d’ailleurs son nom à la période de Nara), nouvelle capitale conçue comme un centre et construite selon un plan en damier imité des capitales chinoises.
La vie politique est rapidement dominée par les descendants de Nakatomi no Kamatari, les Fujiwara, qui encouragent la promotion du bouddhisme — comme en témoigne notamment l’édification du Grand Bouddha de Nara, achevé vers 752 —, et le dynamisme des relations diplomatiques nouées avec la Chine de la dynastie Tang. La population augmentant régulièrement, le pays manque rapidement de rizières à répartir selon le système mis en place par les réformes de l’ère Taika. Dès 723, un décret autorise ainsi ceux qui défrichent de nouvelles terres d’en jouir pendant trois générations.
En 743, cette exception au système de répartition s’étend et permet notamment aux temples et aux grandes familles d’acquérir de vastes domaines sans limitation dans le temps. C’est à cette époque que sont élaborées les deux premières histoires nationales, le Kojiki (712) et le Nihon Shoki (720), et qu’est compilée la première grande anthologie poétique, le Manyoshu (« Recueil des dix mille feuilles », v. 760), tandis que se développent un art et une architecture encore largement influencés par la Chine, mais dont certains traits originaux commencent à se dégager. Le développement des temples et du clergé bouddhiste (les six sectes de Nara) devenant une charge de plus en plus pesante pour les empereurs, Kanmu (qui règne de 781 à 806) cherche à se dégager de leur influence en transférant en 784 la capitale impériale à Nagaoka puis, dix ans plus tard, à Heian-kyo (actuelle Kyoto), capitale en titre jusqu’en 1868. « Japon » « Japon » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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