Lorsque les États-Unis, désireux d’investir le marché japonais, frappent à la porte diplomatique du pays en 1853 en la personne du commodore Matthew Perry, le gouvernement — affaibli par les crises politiques et ne parvenant pas à enrayer le marasme économique — n’est manifestement pas en mesure d’opposer une puissante résistance. La menace militaire étant bien réelle, le shogunat signe donc la convention de Kanagawa en mars 1854, ouvrant le pays au commerce international. Elle est suivie d’un traité commercial, négocié avec difficultés par Townsend Harris entre 1855 et 1858, bientôt ratifié par les Américains, les Anglais, les Français et les Russes. En 1860, une ambassade japonaise est envoyée aux États-Unis, et deux ans plus tard, des missions commerciales japonaises font le tour des capitales européennes, afin de négocier des accords officiels.
Le Japon s’ouvre alors à l’Occident, davantage en raison des démonstrations de la force occidentale que du désir des Japonais d’entretenir des relations avec l’étranger. Les traités donnent aux Occidentaux des privilèges considérables, y compris celui de l’extraterritorialité. Tandis que l’ouverture à l’étranger est le catalyseur d’une crise politique intérieure — qui provoque, à terme, la chute des Tokugawa. L’opposition vient de trois clans : les Satsuma, les Choshu et les Tosa. Leurs sentiments anti-étrangers vont de pair avec leur hostilité aux Tokugawa et le souhait d’une « restauration » impériale que résume un slogan : sonno joi (« révérez votre empereur, expulsez les barbares »).
Ils se rallient autour de l’empereur à Kyoto et, grâce au soutien impérial, prennent l’initiative d’attaques militaires sur terre et sur mer, dirigées contre les navires étrangers qui se trouvent dans les ports japonais. Les efforts des shoguns pour empêcher ces actions demeurent sans effet. Le mouvement contre les étrangers prend fin en 1864, après le bombardement de Shimonoseki par des navires de guerre occidentaux. Dès lors, les Japonais comprennent qu’il devient impossible de les chasser et se mettent à l’école de l’Occident. Les féodaux de Satsuma, Choshu, Tosa et d’autres fiefs fomentent un coup d’État. Le dernier shogun, Tokugawa Yoshinobu, abdique à la fin de 1867 tandis que les partisans de l’empereur, déterminés à forcer la décision, proclament, le 3 janvier 1868, la restauration impériale à Kyoto. « Japon » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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