Les Maures franchissent Gibraltar
Monuments historique à barcelone. Photo E. Buchot
En 711, des Maures musulmans d’Afrique du Nord franchissent le détroit de Gibraltar. Roderick, dernier roi wisigoth d’Espagne, est vaincu près de Cadix. La quasi-totalité de la péninsule est dès lors rapidement soumise à la domination des conquérants, à l’exception des régions montagneuses du Nord (monts Cantabriques, Pyrénées occidentales). Stoppés dans leur progression vers le nord par Charles Martel, à Poitiers, en 732, les Maures se replient en deçà des Pyrénées. Les populations rurales se convertissent à l’islam. Dans les villes, des « capitulations » garantissent le plus souvent aux chrétiens, les Mozarabes, la liberté religieuse. L’Espagne musulmane, à l’exception des Asturies et du Pays basque, devient une dépendance lointaine du califat de Damas.
Les musulmans d’Espagne
En 756, le prince de la dynastie omeyyade Abd al-Rahman Ier, détrôné par les Abbassides, se réfugie en Espagne. Il en fait un émirat indépendant et s’établit à Cordoue. En 929, un de ses descendants, Abd al-Rahman III, prend le titre de calife.
L’Espagne musulmane connaît son apogée sous le califat de Cordoue, qui dure jusqu’en 1031.
Ses institutions très élaborées (administration centralisée, législations judiciaire et financière) contrastent alors avec le morcellement féodal des États chrétiens d’Occident et lui assurent une grande prospérité économique. Sa marine domine la Méditerranée. L’irrigation est étendue, de nouvelles cultures (canne à sucre, riz, mûrier) sont introduites. Un important artisanat urbain (soie, cuir, métaux) se développe.
Le califat de Cordoue est également un centre culturel et artistique très brillant. De nombreuses écoles et une importante bibliothèque sont fondées. Les grandes universités musulmanes y enseignent la médecine, les mathématiques, la philosophie et la littérature.