L’industrie minière, qui fut pendant longtemps le moteur de l’économie allemande, ne fournit plus que 1 p. 100 du PIB. L’Allemagne reste toutefois l’un des premiers producteurs mondiaux de lignite (192,6 millions de tonnes en 1994), extraite principalement dans les mines à ciel ouvert de l’ancienne RDA. Le bassin charbonnier de la Ruhr connaît une profonde crise. Si la production totale était encore de 58,8 millions de tonnes en 1995 (9e rang mondial), l’exploitation des mines n’est plus rentable. Une tonne de charbon acheminée depuis l’Afrique du Sud ou l’Australie jusqu’à Rotterdam coûte aujourd’hui trois fois moins cher qu’une tonne de charbon allemand. L’Allemagne exploite également des gisements de schiste bitumineux, de minerai de fer, de potasse et de sel.
La production de gaz naturel n’est pas négligeable (22,2 milliards de m3 en 2003). Du pétrole est également extrait en mer du Nord et dans la plaine du Nord, mais l’essentiel des hydrocarbures consommés est importé des Pays-Bas et de Russie. Des oléoducs acheminent également le pétrole depuis Fos-sur-Mer, Gênes et Trieste. En 2003, la production d’électricité s’est élevée à 558 milliards de kilowattheures. L’hydroélectricité (produite essentiellement en Bavière) et le nucléaire, rejeté tant par les écologistes que par le lobby charbonnier, contribuent faiblement à la production d’énergie électrique, dont une partie est importée de France. Au total, l’Allemagne ne produit que 45 p. 100 de l’énergie qu’elle consomme. Les importations de produits énergétiques représentent jusqu’à 7 p. 100 des importations totales.
L’industrie fournissait 30 p. 100 du PIB et occupait 29,7 p. 100 de la population active au début des années 2000. Elle constitue le pilier de la puissance économique de l’Allemagne. C’est le secteur qui a le plus souffert de la réunification. En 1995, la société chargée de la privatisation des sociétés est-allemandes, la Treuhandanstalt, a été dissoute, une fois achevée sa tâche de liquidation de l’héritage économique de l’ex-RDA. Parallèlement, les investissements réalisés depuis 1990 ont commencé à porter leurs fruits, la croissance étant deux fois plus élevée à l’Est qu’à l’Ouest. Toutefois, la nouvelle industrie est-allemande demeure fragile, tandis que les sociétés ouest-allemandes sont ébranlées par leur perte de compétitivité.
En février 1996, le premier chantier naval allemand, Bremer Vulkan, est déclaré en faillite. Daimler-Benz, la plus grande entreprise du pays, doit quant à elle céder une partie de ses intérêts dans l’électroménager et l’aéronautique pour faire face à une perte record de 6 milliards de DM en 1995. Désireuses d’être plus concurrentielles, les entreprises allemandes tendent de plus en plus à délocaliser leurs activités de production.
L’industrie allemande possède néanmoins des atouts structurels. Elle est constituée à la fois par de très grands groupes (à l’échelle nationale et mondiale), aux activités extrêmement diversifiées et aux assises financières solides, et par un grand nombre de petites et moyennes entreprises très dynamiques.
On ne compte que 2 p. 100 d’entreprises de plus de 1 000 employés, mais celles-ci emploient au total près de 40 p. 100 des effectifs de l’industrie. Depuis la révolution industrielle, les milieux d’affaires allemands ont bâti de puissants empires, les Konzern, caractérisés par une forte concentration aussi bien horizontale que verticale. Le groupe Krupp-Hoesch, par exemple, a des participations dans plus de 130 sociétés en Allemagne et à l’étranger, et détient la totalité des actions dans la moitié d’entre elles.
Aux côtés de ces géants, les nombreuses petites et moyennes entreprises familiales constituent un moteur pour l’innovation et l’exportation. Une des caractéristiques essentielles de l’industrie allemande est le fort taux d’investissement consacré à la recherche-développement, permettant une adaptation constante au progrès technologique et à la demande des consommateurs.
L’industrie allemande est extrêmement diversifiée. Le premier secteur industriel est celui des machines et des biens d’équipements lourds (machines-outils, machines spécialisées, matériel électrique, matériel militaire, mécanique lourde, etc.), qui crée 41 p. 100 de la valeur ajoutée industrielle allemande, et dont l’Allemagne est le deuxième exportateur mondial. La production des machines-outils est dominée par trois groupes, BASF, Höchst et Bayer, qui ont tous trois leur siège en Rhénanie. Le deuxième grand secteur est celui de la chimie de base (12 p. 100 de la valeur ajoutée industrielle) et de la pharmacie : l’Allemagne est en effet le troisième producteur pharmaceutique du monde après les États-Unis et le Japon.
La sidérurgie et la métallurgie sont également importantes : l’Allemagne est le 6e producteur mondial d’acier (45 millions de tonnes en 2003, 1er rang européen) et le 19e producteur mondial d’aluminium (550 000 t en 2003). La sidérurgie, essentiellement concentrée dans le bassin industriel de la Ruhr, est à 80 p. 100 aux mains des groupes Thyssen et Krupp-Hoesch, dont la fusion, annoncée en 1997, est effective en 1999
L’industrie automobile (4 millions d’unités en 1994, 3e rang mondial) est dominée par trois grands constructeurs allemands (Volkswagen, basé à Wolfsburg, Mercedes-Benz à Stuttgart et BMW à Munich) et deux constructeurs américains (Ford et Opel-General Motors). Ce secteur, l’un des plus sensibles à la crise économique, est affecté par un important mouvement de délocalisation de la production : 35 p. 100 des voitures et 50 p. 100 des camions de marque allemande sont aujourd’hui produits à l’étranger. En juin 1998, Volkswagen est sorti vainqueur de la bataille qui l’opposait à BMW dans le rachat de Rolls-Royce. Un mois auparavant, Daimler-Benz fusionnait avec l’Américain Chrysler, donnant naissance au cinquième constructeur automobile mondial.
Les industries de pointe sont très performantes, notamment dans les domaines de l’électrotechnique, de l’électronique (Siemens, AEG, Bosch), de la bureautique ou encore de l’optique (Zeiss, Leitz). Le niveau élevé des salaires pèse plus lourdement sur l’industrie des biens de consommation. L’industrie textile, qui subit les effets de la concurrence internationale, se restructure autour de la confection et de la mode. L’agroalimentaire et la brasserie fournissent 12 p. 100 de la valeur ajoutée industrielle. Parmi les autres secteurs figurent également l’industrie du jouet, du cuir, du meuble ou encore l’industrie culturelle, représentée notamment par l’édition et le cinéma (Munich, Berlin).
La Rhénanie du Nord-Westphalie concentre une grande partie de l’activité industrielle, dans le bassin de la Ruhr, centre traditionnel de l’industrie allemande aujourd’hui durement frappé par la crise, et autour des grandes villes comme Aix-la-Chapelle, Cologne et Düsseldorf (produits chimiques, métallurgie, mécanique lourde, automobile). L’autre grande région industrielle est formée par le triangle du Rhin moyen, vaste conurbation s’étendant de Karlsruhe à Francfort, Wiesbaden et Mayence, et englobant Offenbach-sur-le-Main, Mannheim et Ludwigshafen (électronique, industrie pharmaceutique, chimie, mécanique, automobile). Les autres pôles industriels se situent au sud, dans la région de Stuttgart et du moyen Neckar (automobile, électronique, bureautique, optique, textile) et autour de Munich (aéronautique, automobile, confection, brasserie) ; dans le nord-ouest, autour de Hanovre-Brunswick (sidérurgie, chimie) et autour des villes portuaires de Hambourg, Brême, Kiel et Wilhelmshaven (raffinage pétrolier, agroalimentaire, brasserie, construction navale, bureautique, imprimerie). ©"Allemagne" Ecrit par E. Buchot. Sources utilisées : Encarta et le Monde et Wikipedia.
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