En 1964, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), d’obédience marxiste-léniniste, est fondé par un anthropologue, Eduardo Chivano Mondlane. Après son assassinat en Europe en 1969, Samora Moises Machel prend la direction du mouvement. Soutenu militairement par la Chine et l’Union soviétique, le Frelimo lance ses premières offensives contre le colonisateur portugais dans le Nord et les grands centres du pays. Cette guérilla, menée à partir de la Tanzanie, prend fin en 1974 avec la révolution des Œillets au Portugal. Le dirigeant du Frelimo, Samora Machel, négocie avec le nouveau gouvernement établi à Lisbonne l’indépendance effective du pays le 25 juin 1975.
En quelques jours, 250 000 Européens quittent le Mozambique. Le Frelimo, qui bénéficie alors d’une forte légitimité au sein de la population mozambicaine, devient le parti unique. Samora Machel met en place un régime socialiste, nationalisant les industries et le secteur agricole. Le Mozambique devient l’un des plus fermes soutiens des nationalistes sud-africains et rhodésiens du Sud, en lutte contre la domination blanche et le régime ségrégationniste. Les frontières avec la Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) sont fermées.
Le gouvernement rhodésien favorise la création d’un mouvement d’opposition armé anticommuniste, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), qui reçoit ensuite le soutien du régime sud-africain et, plus indirectement, des États-Unis. Le Mozambique devient l’un des champs de bataille de la guerre froide. La Renamo, dont les excès effraient les Rhodésiens et les Sud-Africains, s’appuie sur l’ethnie guerrière des Ngunis et le rapt d’enfants — destinés à devenir des guerriers et à commettre des actes terroristes. Il sait utiliser à son profit le mécontentement populaire suscité par les mesures de collectivisation des terres et l’aspect dictatorial du régime pour recruter des combattants.
La guerre civile s’amplifie, malgré le pacte de non-agression conclu entre l’Afrique du Sud et le Frelimo en 1984, à Nkomati, et reconduit en 1987. Le conflit provoque l’effondrement des secteurs de l’éducation et de la santé et la paralysie de la production agricole. En octobre 1986, Samora Machel meurt dans un accident d’avion, imputé aux services secrets sud-africains. Joaquim Chissano, alors ministre des Affaires étrangères, prend sa succession.
L’Afrique du Sud, la Zambie et la Tanzanie déploient des troupes afin d’assurer la protection des centres vitaux. En 1990, la guerre a fait près de 1 million de morts, dont 600 000 victimes de la famine, 1,3 million de réfugiés et 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Le Mozambique est épuisé, le Frelimo a perdu l’ancien allié soviétique et la Renamo perd peu à peu le soutien de l’Afrique du Sud. Après que le Frelimo a annoncé, en 1989, son renoncement au marxisme-léninisme, le président Chissano fait adopter une Constitution pluraliste et des négociations entre les parties en conflit débutent, à Rome, sous l’égide du Kenya et du Zimbabwe. L’année 1991 est marquée par une importante famine. En octobre 1992, Chissano signe un accord de paix avec le chef de la Renamo, Afonso Dhlakama. Lorsque le cessez-le-feu entre en vigueur, la Renamo contrôle environ 20 p. 100 du territoire.
En décembre, l’Organisation des Nations unies (ONU) déploie ses forces du maintien de la paix. En août 1993, elle lance un programme de rapatriement pour les réfugiés, qui s’achève en mai 1995 : 1 700 000 réfugiés sont rapatriés au Mozambique. "Mozambique" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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