Varsovie s’est développée progressivement autour du château des ducs de Mazovie, dont elle fut la capitale à partir de 1344. En 1526, comme l’ensemble du duché de Mazovie, elle fut intégrée au royaume de Pologne, avant d’en devenir la capitale, en 1595, après l’incendie du château royal de Cracovie.
Durant l’époque moderne, la ville fut occupée à plusieurs reprises par la Suède et la Russie, qui se disputèrent le royaume de Pologne. Varsovie fut ainsi en partie détruite par les Suédois en 1656 et 1702. Quelques années plus tard, en 1709, alors que la ville renaissait de ces ruines, la peste décima une partie de sa population et ruina une nouvelle fois sa prospérité. Elle ne retrouva son éclat que sous le règne de Stanislas II Poniatowski, avant de passer finalement aux mains de la Prusse, en 1793, lors du deuxième partage de la Pologne. En avril 1794, sous la conduite de Kosciuszko, elle se libéra de la tutelle prussienne, mais repassa sous la domination de la Prusse après le massacre de Praga à la fin de l’année 1794. Elle fut finalement attribuée à la Prusse en 1795, à l’occasion du troisième partage du pays.
En 1806, l’armée napoléonienne envahit la ville qui redevint la capitale du grand-duché de Varsovie l’année suivante. De 1813 jusqu’à son occupation par l’Allemagne en 1915, Varsovie fut dominé par les Russes et devint le centre de la résistance nationale polonaise.
Théâtre d’une importante révolte nationaliste en 1830-1831, elle subit par la suite une intense politique de russification et de terreur, sous l’autorité du gouverneur Paskeïevitch. En 1918, elle redevint la capitale de l’État polonais nouvellement rétabli.
Le 1er septembre 1939, bien que déclarée ville ouverte par le gouvernement polonais, Varsovie fut la première grande ville à subir les attaques aériennes allemandes. Après d’innombrables bombardements et attaques d’artillerie, les armées allemandes s’emparèrent de la ville le 27 novembre.
Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, Varsovie fut non seulement le siège des autorités allemandes d’occupation, mais aussi le centre de la résistance polonaise. Durant les quatre années d’occupation, les Allemands mirent en place un régime de terreur sur la ville. Les Juifs, qui représentaient une partie importante de la population, furent enfermés en masse à l’intérieur d’un ghetto, d’une superficie de 2,6 km2. Entre le 22 juillet et le 3 octobre 1942, plus de 300 000 habitants du ghetto furent déportés vers les camps de concentration où la plupart périrent. En avril 1943, les troupes allemandes attaquèrent le ghetto à la suite de son insurrection. Après une résistance héroïque qui dura trois semaines, le quartier fut systématiquement détruit par l’armée allemande, et les quelques survivants furent déportés à Treblinka. Au total, près de 500 000 Juifs furent ainsi exterminés.
Le 1er août 1944, alors que les troupes soviétiques se rapprochaient de la ville, la résistance polonaise organisa une insurrection, les habitants de Varsovie se soulevèrent et luttèrent pendant soixante-trois jours contre les Allemands. Mais, l’Armée rouge n’intervint pas : les Soviétiques laissèrent les mouvements de résistance se faire décapiter, et les Varsoviens durent rendre les armes. À la suite de cette reddition, les troupes allemandes tuèrent ou déportèrent pratiquement tout le reste de la population, puis des forces spéciales détruisirent systématiquement la ville. Varsovie, démolie à 87 p. 100, fut libérée par les troupes soviétiques et polonaises en janvier 1945. La population de Varsovie ne s’élevait alors qu’à 120 000 habitants, contre plus de 1 250 000 à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La reconstruction fut entreprise à partir de 1949, grâce à l’aide d’autres pays, en particulier de l’URSS, qui fit de la Pologne l’un de ses pays satellites. © « Varsovie » sources Emmanuel Buchot et Encarta
Photos des pays d’Europe à visiter