Alexandre II, victime à plusieurs reprises de tentatives d’assassinat, périt le 13 mars 1881 dans l’attentat qu’organisent les membres de Narodnaïa Volia. Son fils, Alexandre III, lui succède et, entouré de ministres conservateurs, institue une censure rigide et une surveillance policière des activités intellectuelles grâce à la création de l’Okhrana, une nouvelle police secrète. Dès août 1881, une loi, qui va rester en vigueur jusqu’en 1917, permet d’imposer l’état de siège.
Les lois de censure amènent, à partir de 1882, à la disparition progressive de la plupart des périodiques de tendance libérale, tandis que le nouveau statut des universités, mis en place en 1884, supprime l’autonomie des établissements et limite l’accès des femmes à l’enseignement supérieur. Dans le même temps, des programmes de russification sont imposés aux nombreuses minorités ethniques de l’empire, particulièrement en Pologne.
Les premières grandes vagues de pogroms contre les juifs éclatent, notamment en Ukraine, durant l’été 1881. La communauté juive est progressivement marginalisée : en 1882, un nouveau statut des juifs est promulgué, leur interdisant la possession de terres et limitant leur droit de résidence ; en 1887, un numerus clausus restreint l’accès à l’université des étudiants juifs ; en 1892, les juifs perdent leurs droits d’électeurs aux doumas.
Par ailleurs, les attributions des zemstvos sont fortement réduites par l’institution, dans les districts de campagne, d’un chef rural qui détient les pouvoirs administratifs et judiciaires (1889), et une loi électorale modifie la représentativité des assemblées au profit des nobles (1890).
Cependant, dans les années 1890, après s’être formés à l’étranger, les premiers cercles marxistes se constituèrent dans la clandestinité en Russie ; déjà le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels avait été traduit en russe en 1882.
Le programme d’industrialisation intense lancé à partir de 1892 par le ministre des Finances, Sergueï Witte, provoque une forte augmentation du nombre d’ouvriers, public tout trouvé pour les leaders révolutionnaires.
Sur le plan extérieur, la Russie cherche de nouveaux partenaires après que l’Alliance des trois empereurs, conclue en 1873 par Alexandre II avec Guillaume II (Allemagne) et François-Joseph (Autriche-Hongrie), n’est plus renouvelée après l887 pour cause de désaccord entre la Russie et l’Autriche-Hongrie dans les Balkans. Sous l’impulsion du ministre des Affaires étrangères de Giers s’opère un rapprochement avec la France. La visite de la flotte française à Kronstadt en 1891 est suivie d’accords politiques et militaires ; en 1893, la flotte russe vient à Toulon. L’alliance franco-russe est scellée, elle s’accompagne d’investissements de capitaux français en Russie et d’emprunts russes sur le marché financier français destinés à accélérer la modernisation de l’empire. © "Russie" Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta et lemonde.
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