En 2004, le produit national brut (PNB) s’élevait à 7,2 milliards de dollars, soit un revenu moyen par habitant de 700 dollars. À la suite d’un ambitieux programme de réformes structurelles lancé en 1994, l’économie sénégalaise est entrée dans une phase de croissance vigoureuse (5 p. 100 de croissance annuelle du PIB pour la période 1995-2006), portée à partir des années 2000 par le bâtiment, le commerce, les transports et les télécommunications. Si ce programme a permis d’améliorer la situation des finances publiques et la stabilité monétaire, il ne permet cependant pas de réduire la pauvreté de manière significative (plus de la moitié des Sénégalais vivent en dessous du seuil de pauvreté) et de faire diminuer un chômage touchant entre 40 à 50 p. 100 de la population, en particulier chez les jeunes.
Alors que l’économie reste très dépendante de la vulnérabilité de la production agricole, le président Abdoulaye Wade a engagé en 2005 le pays dans une « stratégie de croissance accélérée » visant à le hisser au rang de pays émergent et reposant notamment sur la modernisation de l’agriculture et le développement de l’industrie agroalimentaire, le secteur tertiaire (tourisme, téléservices), l’industrie textile et l’habillement ainsi que les produits de la mer. Il a également lancé de « grands projets » destinée à combler le déficit d’infrastructures entravant le développement du pays (nouvel aéroport international à Ndiass et autoroute entre Dakar et Thiès pour décongestionner Dakar, construction d’une « cité des affaires » sur le site de l’ancien aéroport de Yof, construction d’un port minéralier à Bargny, modernisation du réseau ferré, exploitation des moines de fer du Sénégal oriental).
Le Sénégal peine cependant à attirer les investissements étrangers privés permettant de financer ces chantiers et continue de dépendre lourdement de l’aide internationale (Banque mondiale, Union européenne). En outre, les transferts de fonds provenant de la diaspora sénégalaise représentent une ressource essentielle pour l’économie du pays, en particulier pour la consommation courante et les investissements immobiliers (secteur du bâtiment et industrie du ciment).
Alors que le secteur agricole emploie environ 70 p. 100 de la population sénégalaise, la part du secteur primaire dans le PIB s’élève à moins de 20 p. 100 (17 p. 100 en 2004) et la production agricole ne permet pas d’assurer la sécurité alimentaire de la population rurale, soit la moitié de la population du pays. Le secteur agricole sénégalais, en crise depuis la fin des années 1970 à la suite de vagues de sécheresses successives, présente de graves faiblesses structurelles liées en partie aux aléas climatiques et à la désertification : les vents chargés de sable en provenance de la Mauritanie transforment progressivement le Ferlo — zone de culture de l’arachide (dont le Sénégal est l’un des principaux producteurs du monde) située au centre du pays — en une zone aride (la désertification est en outre accentuée par la déforestation pratiquée en zone sahélienne pour le bois de chauffe destiné aux centres urbains). L’insuffisance de la production agricole s’explique aussi par la quasi-inexistence de moyens de production modernes (mécanisation, engrais, etc.). Enfin, et surtout, la dépendance de l’économie sénégalaise à la production d’arachides a de graves conséquences, tant sur la qualité des terres arables, qui ont pâti de cette monoculture, que sur les agriculteurs sénégalais, qui en vivent dans leur grande majorité.
La vulnérabilité de la filière agricole aux aléas des cours du marché mondial a en outre été aggravée par la libéralisation accélérée menée à partir du milieu des années 1980 sous la pression du Fonds monétaire et de la Banque mondiale (suppression progressive des subventions à la commercialisation des arachides et aux engrais et des services de vulgarisation agricole). Des efforts de diversification, axés surtout sur la culture maraîchère d’exportation et la mise en valeur du delta du Sénégal, ont entraîné l’expansion de cultures vivrières et commerciales variées (tomate, riz, coton, canne à sucre, maïs, sésame). Parmi les autres priorités des autorités figurent l’augmentation des investissements en infrastructures rurales (développement du réseau d’irrigation, du réseau d’électricité), la mise en place de mesures de protection contre les fluctuations du marché et du climat, la promotion de la formation agricole et le développement de l’élevage, qui n’existe que sous une forme traditionnelle. La pêche constitue en revanche un secteur clé de l’économie familiale sénégalaise, et l’une des principales ressources du pays. Toutefois, après que le Sénégal a accordé des droits de pêche à des armements étrangers, l’épuisement des bancs, causé par la pêche industrielle, affecte directement la pêche traditionnelle. © "Sénégal" sources Emmanuel Buchot et Encarta
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