La Constitution irakienne (juill. 1970), tout en proclamant que l'islam est la religion d'État, garantit la liberté du culte et interdit toute discrimination religieuse. Les musulmans, majoritaires donc, se répartissent en deux groupes, les shi‘ites, qui représenteraient 51% de la population, et les sunnites qui sont environ 45%.
Les shi‘ites, dans leur immense majorité arabes (on compte cependant quelques Kurdes et Turkmènes), sont localisés entre Bagdad et Bassora, dans la partie sud de l'Irak. Ils constituent une branche (plutôt qu'une secte) de l'islam qui repose sur leur attachement à l'imamat d'Ali, gendre du Prophète, et de ses descendants. Le shi‘isme possède en Irak ses principaux lieux saints : Koufa, Samarra (lieu où « s'occulta » leur douzième imam, « l'imam caché » dont ils attendent le retour), Nedjef et surtout Kerbala où eut lieu le martyre de Hussein.
Le particularisme de cette communauté au sein de l'islam, longtemps défavorisée et parfois même exclue des responsabilités politiques, et son homogénéité ont toujours suscité des inquiétudes au sein du pouvoir. Ses revendications prirent d'ailleurs, jadis, l'allure de véritables révoltes (1920). Depuis son arrivée au pouvoir en 1968, le parti Baas s'est employé, non sans mal parfois (incidents à Kerbala en février 1977 et élimination de l'ayatollah Bagher Sadr en juin 1979), à apaiser les tensions persistantes en assurant aux shi‘ites une place correspondant à leur importance numérique.
Les sunnites sont en majorité non arabes puisque les Kurdes, sunnites, constitueraient 28% de la population. Ils sont issus de la légitimité traditionnelle, celle de l'Omeyyade Moawia qui, devenu gouverneur de la Syrie, se fit proclamer calife par les siens après avoir vaincu Ali. Les Arabes sunnites habitent en Irak les villes, le Centre et l'Ouest.
Moins attachés que les shi‘ites à la pratique de leur religion, et très minoritaires donc, ces Arabes sunnites n'en exercent pas moins une prépondérance politique et sociale remarquée, encore que le régime baassiste et le président Saddam Hussein - qui est sunnite - refusent qu'une différence puisse être faite entre les deux branches de l'islam. En effet, si la doctrine du Baas reconnaît la place éminente de l'islam dans le monde arabe, et notamment en Irak, du moins fait-il du nationalisme la seule force motrice de la nation, alors que dans le passé (et de nouveau dans l'Iran de l'ayatollah Khomeyni) ce rôle était dévolu à la religion. "Irak" sources Emmanuel Buchot et Encarta
Photos des pays d'Europe à visiter
Photos des pays d'Asie à visiter