En 1763, l’Amérique du Nord britannique compte quatre régions distinctes. Trois d’entre elles, longuement disputées à la France, ont été conquises en 1713. Terre-Neuve est considérée comme une succession de ports de pêche. La région de la baie d’Hudson est une région sauvage où les compagnies bataillent pour le commerce des fourrures. L’Acadie, rebaptisée Nouvelle-Écosse, est largement peuplée de migrants venus de Nouvelle-Angleterre pour remplacer les Français exilés. Enfin, l’Île-du-Prince-Édouard, annexée à la Nouvelle-Écosse, devient une colonie séparée en 1769.
En revanche, la conquête de la quatrième région, la Nouvelle-France, ou Québec, est plus difficile car elle est habitée par des colons français. Finalement, grâce à l’action de deux gouverneurs, James Murray et Guy Carleton, qui prônent une politique de tolérance, les Canadiens francophones obtiennent la garantie de la langue française, du droit civil (inspiré du droit français) et de la religion catholique.
Cette décision est ensuite incorporée dans l’Acte de Québec, en 1774. Lors de la guerre de l’Indépendance américaine, des troupes américaines s’emparent de Montréal, en 1775. Échouant à prendre la ville de Québec, elles se retirent rapidement, avant d’être poursuivies et battues au lac Champlain.
À la fin de cette guerre, quelque 50 000 réfugiés loyalistes émigrent vers le territoire canadien et s’établissent en Nouvelle-Écosse et sur le cours supérieur du Saint-Laurent. Cette arrivée massive entraîne la création d’une nouvelle province, celle du Nouveau-Brunswick.
En 1791, l’Acte constitutionnel du Canada est institué et divise le pays en deux parties : le Bas-Canada ou Québec (essentiellement français) et le Haut-Canada ou Ontario (majoritairement britannique). Les deux provinces sont dirigées par un lieutenant-gouverneur. Lors de la guerre anglo-américaine, entre 1812 et 1814, l’ensemble du Canada fait bloc autour de la Couronne britannique et le territoire subit les attaques américaines. La colonisation du Haut-Canada est prise en charge par la Compagnie du Canada, créée en 1825. Le début du XIXe siècle se caractérise par un essor démographique, en raison d’un fort accroissement naturel.
En 1837, devant le refus persistant de Londres d’accorder au Canada un régime parlementaire et à la suite de tensions religieuses, culturelles et politiques, les deux provinces se révoltent. Lors de cette crise sociale, deux hommes se détachent : William Lyon Mackenzie (Haut-Canada) et Louis Papineau (Bas-Canada). Cependant, face aux revendications d’autonomie, la Grande-Bretagne refuse de céder et écrase la rébellion.
Finalement, en 1840, le Parlement britannique vote l’Acte d’Union des deux colonies au sein de la province du Canada-Uni et donne à chacune une représentation égale dans le cadre d’une législature centralisée. Un gouvernement responsable est mis en place en 1849, par des réformateurs modérés, après une période de forte agitation. Les Canadiens francophones détiennent un pouvoir politique suffisant pour conserver leur langue et leurs institutions.
Les années 1840-1860 se caractérisent par un considérable développement commercial et industriel qu’élargit encore le traité de réciprocité (1854-1866) signé avec les États-Unis.
En dépit de ces progrès, les tensions entre les deux communautés refont surface, en particulier au Canada-Uni. Les Canadiens francophones, soucieux de maintenir leur identité culturelle, font rétablir le français comme langue officielle en 1848. Cependant, entre 1860 et 1870, une crise économique frappe le pays, entraînant une instabilité politique. De plus, la guerre de Sécession (1861-1865) bouleverse l’équilibre politique de l’Amérique du Nord. Les colons craignent qu’en cas de victoire les Nordistes, irrités par le soutien discrètement apporté aux Sudistes par les entreprises britanniques, ne ripostent en envahissant les colonies de la Couronne (quelques raids américano-irlandais auront lieu, en effet, mais sans succès). « Canada » « Canada » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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