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Canada – Carnet Photographique – 30/12/17
Aux élections de 1968, le programme et la personnalité de Pierre Elliott Trudeau, un Canadien d’origine québécoise et parfaitement bilingue, donnent aux libéraux un pouvoir majoritaire. Trudeau dirigera la politique nationale pendant quinze ans. Son gouvernement libéralise la politique d’immigration, attirant avec le temps davantage d’immigrants en provenance d’Asie, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. De plus, en partie pour relativiser l’importance que prend la question québécoise, il met en œuvre une politique multiculturelle. Il augmente sensiblement les aides aux personnes défavorisées, aux jeunes et aux plus âgés, afin de réaliser une démocratie sociale. Commandé sous le gouvernement Pearson, un rapport sur la condition féminine permet d’améliorer la législation à partir de 1970. La politique économique repose sur un contrôle des prix et le soutien du pouvoir d’achat.
Très attaché au maintien de l’unité canadienne, au fédéralisme et au bilinguisme, Trudeau fait adopter la loi sur les langues officielles (1969), mettant à égalité le français et l’anglais dans les organismes relevant du pouvoir central. Cependant, la situation se détériore dans la province québécoise, avec la radicalisation de certains mouvements séparatistes.
En octobre 1970, Trudeau invoque la loi martiale, après que le Front de libération du Québec (FLQ), une organisation séparatiste dont le Parti québécois condamne l’action, a enlevé le ministre Pierre Laporte (retrouvé mort) et James Richard Cross, un attaché commercial britannique.
Le début des années 1970 se caractérise par la crise du pétrole, qui est à l’origine d’une période de récession avec une augmentation du taux de chômage et du taux d’inflation. C’est dans ce contexte que la société d’État Pétro-Canada est créée en 1975, afin de contrôler l’exploitation et le commerce du pétrole canadien.
En 1976, la victoire du Parti québécois prend par surprise le gouvernement fédéral qui accepte mal la loi québécoise 101, votée au Parlement québécois en 1977, laquelle instaure le français comme langue officielle de la province, contredisant la politique de bilinguisme officielle. Les libéraux perdent les élections fédérales de mai 1979, au profit des progressistes conservateurs, dirigés par Joseph Clark, qui tente de mettre en place une politique d’austérité économique.
Clark ne peut, cependant, obtenir une majorité stable au Parlement, aussi Trudeau revient-il au pouvoir en février 1980. En mai, le gouvernement fédéral triomphe lorsque, par référendum provincial, 59 p. 100 environ des électeurs du Québec rejettent la « souveraineté-association », proposée par René Lévesque, c’est-à-dire une souveraineté politique et une association économique.
Trudeau parvient également à obtenir l’accord des provinces anglophones sur le rapatriement de la Constitution, loi britannique depuis 1867. La nouvelle constitution est ratifiée en mars 1982. Même si cette démarche n’est pas approuvée par le Québec — elle contredit, selon lui, les promesses qui lui ont été faites, lors du référendum, par les autorités fédérales soucieuses d’obtenir un « non » à la proposition souverainiste —, elle n’en demeure pas moins la consécration de l’indépendance totale du Canada.
La nouvelle constitution contient aussi une nouvelle section, la Charte des droits et des libertés qui, fondée sur les droits individuels (par opposition aux droits collectifs) réduit unilatéralement les pouvoirs du Québec francophone en matière de politique linguistique. Cependant, ces efforts de reconstitution du Canada rencontrent des difficultés croissantes. Outre l’opposition du Québec aux objectifs politiques du rapatriement, les gouvernements provinciaux, particulièrement dans l’ouest, supportent mal les ambitions centralisatrices d’Ottawa. Le monde des affaires critique amèrement la politique économique du gouvernement. Nombre de Canadiens anglophones sont opposés au bilinguisme et aux velléités d’indépendance québécoises. En outre, les dépenses du gouvernement occasionnent une série ininterrompue de déficits budgétaires, qui augmentent encore la dette nationale. « Canada »
Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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