Le futur empereur Taisho, de santé fragile, succède à son père en 1912, et les militaristes triomphent au gouvernement. Après le refus des Allemands d’évacuer le territoire de Jiaozhou (Kiao-tcheou), dans le nord-est de la Chine, le Japon se range dans le camp des Alliés lors de la Première Guerre mondiale. Les troupes impériales occupent les colonies allemandes des îles Marshall, Carolines et Mariannes, dans l’océan Pacifique. En 1915, un ultimatum en 21 points est adressé à la Chine, revendiquant des privilèges économiques sur les chemins de fer et les exploitations minières, ainsi que la promesse que la Chine ne céderait ni ne donnerait à bail à aucune autre nation que le Japon, le territoire côtier situé en face de Taiwan.
L’ultimatum est accepté par les Chinois, préfigurant la politique japonaise en Asie. Le Japon, dépendant de l’extérieur, n’a que deux possibilités pour s’assurer des débouchés : l’annexion dans la tradition coloniale ou le règlement à l’amiable. La question chinoise doit orienter la politique japonaise et finalement mener à la guerre. En 1916, la Chine cède au Japon ses droits commerciaux en Mongolie-Intérieure et dans le sud de la Mandchourie.
À la suite du traité de Versailles (1919), le Japon se voit attribuer les îles du Pacifique qu’il a préalablement occupées, sous forme d’un mandat concédé par la Société des Nations, dont le pays est adhérent. Le territoire de Jiaozhou, précédemment donné à bail, est également cédé au Japon mais l’empire le restitue à la Chine en 1922, aux termes du traité de Shandong (Chantoung) signé au cours de la conférence de Washington en 1922.
Celle-ci aboutit, en outre, à la signature du traité des Quatre Puissances par lequel le Japon, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis s’engagent à respecter mutuellement les territoires en leur possession dans l’océan Pacifique et à se consulter en cas de menace sur leurs droits territoriaux.
Enfin, le traité des Neuf Puissances (Belgique, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Portugal, Japon, France, Italie, Chine et États-Unis) garantit l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Chine. Un traité complémentaire entre la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Japon, la France et l’Italie prend des mesures relatives aux armements maritimes : désormais, le tonnage total des navires de guerre japonais ne peut dépasser 315 000 tonnes. En acceptant ces traités, le Japon fait montre d’une attitude plus conciliante envers la Chine. Néanmoins, l’ambition japonaise de contrôler le Sud-Est asiatique demeure entière. Les relations russo-japonaises se tendent après la révolution russe de 1917 et l’invasion de la Sibérie et du nord de Sakhaline par les Japonais en 1918.
Elles se stabilisent quand le Japon reconnaît le régime soviétique en 1925, même si l’opposition reste latente.
Sur le plan intérieur, le Japon, ébranlé par le terrible tremblement de terre qui a ravagé Tokyo et Yokohama (1923), subit un regain d’influence des militaires, qui font proclamer la loi martiale et favorisent le mouvement de retour aux traditions et à la xénophobie. Le difficile apprentissage de la démocratie se poursuit néanmoins : en 1919, une loi double le nombre des électeurs (le portant à 3 millions) puis, pour répondre à des revendications de plus en plus aiguës, le suffrage universel est accordé en 1925. Le nombre des électeurs passe alors à 14 millions. « Japon » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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