La Pologne est un pays postcommuniste d’Europe centrale qui a reconverti son économie de type socialiste vers une économie de marché à partir des années 1990. Ses structures économiques ont été privatisées, tandis que le secteur des services a augmenté et celui de l’industrie a diminué. Membre de l’Union européenne depuis 2004, la Pologne en retire de grands bénéfices en termes notamment d’exportations (+ 32 % en 2004), de financements agricoles et de fonds structurels, dont elle est de loin le premier bénéficiaire pour la période 2007-2013, destinés aux régions les plus pauvres de l’Union européenne, à hauteur de 59,7 milliards d’euros (19 milliards au titre des fonds de cohésion et 39 milliards au titre de la convergence).
La Pologne est également devenue au milieu des années 2000 l’un des principaux pays destinataires d’investissements directs étrangers (IDE), qui ont atteint presque 12 milliards d’euros pour l’année 2006 (contre 7,9 milliards de dollars en 2004), notamment dans le secteur de l’automobile, de l’agroalimentaire, de la distribution et de l’électronique. Toutefois, ces succès ne doivent pas masquer les difficultés sociales liées aux inégalités de revenus engendrées par les réformes. La Pologne est aujourd’hui un pays à deux vitesses, marqué par de fortes inégalités sociales et spatiales (au détriment des régions orientales). Inexistant en 1989, le chômage touchait 17,7 % de la population active en 2005, le record à cette date-là parmi les pays de l’Union européenne.
Entre 2004 et 2007, 1 million de Polonais auraient émigré vers le Royaume-Uni, l’Irlande et la Suède notamment, les trois pays qui n’avaient pas posé de conditions limitatives en 2004 à l’accueil sur leur marché du travail des ressortissants des nouveaux pays membres de l’UE. En 2006, le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 339 milliards de dollars, ce qui équivaut à un PIB par habitant de 8 883,80 dollars.
En 1947, la Pologne a adopté une économie de type socialiste sur le modèle soviétique du collectivisme et de la planification centralisée. La quasi-totalité des moyens de production (industrie, exploitation minière, production d’énergie), les transports, la finance et le commerce ont été nationalisés, et la propriété privée a été restreinte au secteur agricole et à l’artisanat.
La Pologne, qui était alors un pays essentiellement agricole et peu industrialisé, a profondément modifié sa structure économique durant la période socialiste. L’industrie a acquis une place dominante, mais est demeurée sous-productive et très polluante. La prépondérance a été donnée au secteur énergétique et minier, à la métallurgie de base et aux industries d’équipement. Au début des années 1970, la Pologne s’est lancée dans une politique coûteuse de modernisation de son appareil productif et a vécu au-dessus de ses moyens, recourant massivement à l’emprunt. Beaucoup d’investissements se sont révélés non rentables. Vers la fin des années 1970, le pays a dû faire face à une crise économique sans précédent. La dette publique envers les pays occidentaux a atteint un niveau record.
Ceux-ci ont refusé d’accorder des prêts supplémentaires. À partir de 1980, la Pologne n’a plus été en mesure de rembourser ses échéances. Une crise sociale et politique s’en est suivie. Un vaste mouvement de protestation ouvrière a donné naissance en 1980 au syndicat indépendant Solidarność. L’aggravation des problèmes économiques durant les années 1980 est en grande partie responsable de l’effondrement du régime communiste, dans le contexte des révolutions démocratiques de 1989, remplacé par une coalition dirigée par Solidarność. En décembre 1989, le nouveau gouvernement lance un vaste programme de réformes destiné à transformer l’économie socialiste en une économie libérale. Ce programme prévoit une monnaie convertible, la suppression de presque tous les contrôles des prix, l’institution d’un contrôle des salaires et la privatisation de nombreuses entreprises.
Parmi les entreprises privatisées, certaines passent sous le contrôle des investisseurs étrangers. L’économie s’ouvre à la concurrence internationale. Cette restructuration provoque une augmentation rapide du chômage qui atteint un niveau élevé au début des années 1990 (18 % de la population active), et la diminution du revenu disponible, en raison d’une inflation galopante (43 % en 1992). Le produit intérieur brut (PIB) polonais chute de 18,3 % durant la période 1990-1991. La loi dite de « privatisation de masse », en mai 1993, favorise la privatisation de 600 grandes entreprises industrielles représentant entre 15 et 20 % de la production industrielle polonaise et 10 % du PIB de la Pologne. Après le choc initial, l’économie polonaise commence à recueillir les fruits de ses efforts. Après deux années de récession, la production nationale est en pleine croissance et atteste d’une réussite encore exceptionnelle en Europe postcommuniste. La croissance annuelle connaît une forte hausse : 2,6 % en 1992, 3,8 % en 1993, 7 % en 1995 et 5,6 % en 1997, soit 4,2 % pour la période 1990–2003. L’augmentation de la production industrielle, la diminution de l’inflation (1,9 % en 2003 contre 13,2 % en 1997), l’augmentation du pouvoir d’achat sont autant de témoignages du passage réussi à une économie de marché : la Pologne est ainsi le premier pays d’Europe centrale à retrouver en 1995 son niveau de production de 1989. Aujourd’hui, le PIB est presque entièrement assuré par des entreprises privées et la fiscalité est entièrement modernisée. « Pologne » © Emmanuel Buchot
Photos des pays d’Europe à visiter
Photos des pays d’Afrique à visiter