Les trois dernières années de la dynastie Qin, marquées par des troubles et la guerre civile, voient l’émergence d’un chef rebelle, d’origine modeste, Liu Bang. Après avoir éliminé les prétendants au trône, Liu Bang se proclame empereur de Chine en 206 av. J.-C. et fonde la dynastie des Han occidentaux (Xihan), ou antérieurs (Qianhan). La capitale est établie à Chang’an (actuelle Xi’an).
Les Han bâtissent leur empire sur les bases unitaires établies par Shi Huangdi. Mais ils abrogent les lois les plus contraignantes et allègent les impôts les plus impopulaires. L’empereur Liu Bang (202-195 av. J.-C.) commence par octroyer des royaumes à certains de ses anciens alliés et à des membres de sa famille. Cependant, au milieu du IIe siècle av. J.-C., la plupart de ces royaumes sont repris par son fils, Wendi (180-157 av. J.-C.), et l’ensemble de l’empire est directement soumis à l’autorité impériale.
Les Han favorisent la renaissance du taoïsme et adoptent le confucianisme en tant qu’idéologie officielle. Néanmoins, désireux de le rendre universel, les Han y incorporent des idées empruntées à d’autres écoles de pensée, afin de compléter l’enseignement laissé par Confucius et ses disciples. L’administration, héritée des Qin, est très hiérarchique, mais ils nomment les fonctionnaires sur la base du mérite plutôt que de la naissance, suivant là un principe confucéen. La sélection et la qualification reposent sur des examens écrits. À la fin du IIe siècle av. J.-C., une université impériale est créée pour enseigner aux futurs fonctionnaires les cinq classiques de l’école confucéenne.
La dynastie des Han antérieurs connaît son apogée sous le règne de Wudi (140-87 av. J.-C.). La quasi-totalité de la Chine actuelle est soumise à l’ordre impérial, même si de nombreuses régions, notamment au sud du Yang-tseu-kiang, ne sont pas encore complètement assimilées. L’autorité chinoise est établie au sud de la Mandchourie et au nord de la Corée. À l’ouest, les armées Han combattent les tribus nomades Xiongnu et Xianbei, peut-être apparentées aux Huns. Elles s’avancent jusqu’à la vallée du fleuve Iaxarte (actuelle Syr-Daria, au Kazakhstan), ouvrant ainsi la célèbre « route de la Soie ». Au sud, elles conquièrent l’île de Hainan et fondent des colonies autour du delta du Xi jiang ainsi qu’en Annam et en Corée.
Seulement, l’expansionnisme de Wudi épuise les réserves financières laissées par ses prédécesseurs et nécessite un retour au légisme pour renflouer le Trésor public. Les impôts sont majorés, les monopoles d’État restaurés et la monnaie dévaluée. Les souffrances endurées par les paysans sont aggravées par la croissance démographique qui réduit la superficie des exploitations, alors que les taxes augmentent. Les familles de grands propriétaires fonciers, défiant les collecteurs d’impôts du gouvernement central, acquièrent une sorte d’exonération fiscale. Au fur et à mesure que le nombre de ces « non-imposés » croît, l’assiette fiscale de l’empire diminue. Le fardeau supporté par les ruraux soumis à l’impôt se fait de plus en plus lourd. Les révoltes paysannes se multiplient et le banditisme se développe.
© « Chine » E. BUCHOT Sources utilisées Encarta et lemonde.
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