Le 15 mars 2003, alors que le président centrafricain est en visite au Niger, le général Bozizé prend le pouvoir à Bangui, sans combat. Après s’être autoproclamé président de la République, il annonce la suspension de la Constitution, la dissolution de l’Assemblée nationale et le limogeage du gouvernement, ainsi qu’une transition consensuelle associant « toutes les forces vives de la nation ». Si elle est condamnée par la communauté internationale, en particulier par la France, qui réprouve « toute tentative armée de renverser un chef d’État légitimement élu », elle est saluée par les forces d’opposition, rassemblées au sein de la Concertation des partis politiques de l’opposition (CPPO). Pour son président Abel Goumba, doyen des opposants centrafricains, les « patriotes en armes » du général François Bozizé ont « débarrassé le pays d’un dictateur » qui a « amené la misère et laissé le pays dans un gouffre ».
Le président déchu trouve refuge au Togo. Quelques mois après son renversement, un mandat d’arrêt international est émis contre lui par les autorités judiciaires centrafricaines, qui l’accusent de détournement de fonds, d’assassinats, de viols et d’atteinte à la sûreté de l’État. Les exactions commises par les troupes du président Patassé et de ses alliés font par ailleurs l’objet d’une plainte pour crimes de guerre déposée contre Ange-Félix Patassé au mois de février 2003 par la Fédération internationale des droits de l’homme auprès de la Cour pénale internationale (CPI).
Un dialogue national de réconciliation est ouvert afin de mettre un terme aux crises politico-militaires qui ont dévasté le pays, tandis qu’un gouvernement de transition est rapidement formé, qui rassemble l’ensemble de la classe politique.
François Bozizé nomme Abel Goumba au poste de Premier ministre. Le choix de cet homme politique réputé intègre, compagnon de route du père de l’indépendance Barthélémy Boganda, constitue un gage de sérieux vis-à-vis de la communauté internationale. Toutefois, au mois de décembre 2003, huit mois seulement après sa nomination, Abel Goumba est démis de ses fonctions. Il est remplacé par Célestin Gaombalet, ancien directeur général de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC). Ce limogeage laisse apparaître la fragilité de l’équilibre politique instauré au lendemain du coup d’État. Le général Bozizé conserve le poste de ministre de la Défense au sein du nouveau gouvernement d’union nationale.
Au terme d’une longue crise institutionnelle, une nouvelle Constitution est approuvée par référendum en décembre 2004. La transition s’achève par la tenue d’élections générales au printemps 2005. François Bozizé est élu à la présidence de la République avec 64,6 p. 100 des suffrages au deuxième tour, face à Martin Ziguélé, candidat du Mouvement de libération du peuple centrafricain (PLPC) d’Ange-Félix Patassé. Son pouvoir est renforcé par la victoire aux élections législatives de la coalition regroupant ses partisans, la Convergence nationale Kwa na kwa (« le travail rien que le travail »), qui remporte 42 des 105 sièges de l’Assemblée nationale. "Centrafrique" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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