La composition ethnique chinoise

La Chine – un état pluriethnique


La Chine est une « République socialiste unitaire et multinationale ». Dans cet État pluriethnique, les Han constituent l’immense majorité de la population (92 p. 100 en 1990), les 8 p. 100 restants regroupant 55 minorités ethno-linguistiques. Les Han se caractérisent davantage par une culture et une civilisation commune, principalement agricole, que par des traits physiques communs. La majorité d’entre eux vit dans les bassins des cours moyens et inférieurs du Huang He, du Yang-tseu-kiang et du Zhu jiang et dans la plaine du Nord-Est (Mandchourie). Un certain nombre se sont récemment implantés dans les provinces périphériques, dans le cadre de la colonisation des zones pionnières. Il s’agissait, pour la plupart, de migrations forcées. Les Han constituent aujourd’hui la majorité de la population dans 28 provinces sur 30, à l’exception du Xinjiang et du Tibet. En Mongolie-Intérieure par exemple, ils représentent 84,5 p. 100 de la population. En 1949, les Han représentaient à peine 5,5 p. 100 de la population du Xinjiang. Aujourd’hui, ils en constituent 38 p. 100.

Les groupes ethniques en Chine


Chinois

Les minorité chinoises

Portrait de chinois. Photo E. Buchot

En dépit de leur faible poids démographique, de leur diversité ethnique et de leur dispersion spatiale, les minorités revêtent une importance géopolitique certaine, dans la mesure où elles occupent plus de 60 p. 100 du territoire et où certaines aires d’habitat constituent des zones particulièrement sensibles. Dix-huit de ces peuples comptent plus de 1 million d’individus. D’autres, au contraire, n’en comptent que quelques centaines, comme les Luobas. L’ensemble se répartit en cinq groupes : Altaïque (Ouïgours, Mandchous, Mongols, Coréens, Kazakhs), Hui (Huis), Sino-Thaï (Zhuangs, Buyis, Dongs, Lis, Dais), Tibéto-Birman (Yis, Tibétains, Bais, Hanis, Lisus) et Miao-Yao (Miaos, Tujias, Yaos). Bien que partout présentes, les minorités se localisent principalement dans les régions périphériques frontalières du Nord-Est, du Nord, du Nord-Ouest, de l’Ouest, ainsi que dans les provinces du Sud. Les Zhuangs (15,49 millions en 1990) vivent à 92 p. 100 dans la région autonome du Guangxi. Une grande partie d’entre eux sont fortement assimilés. Les 8,6 millions de Huis, ou musulmans chinois, sont regroupés dans la région autonome Hui du Ningxia, au Gansu et au Qinghai. Les Ouïgours (environ 7,2 millions), turcophones, peuplent la région autonome du Xinjiang, dont ils constituent la moitié de la population. Les Yis (environ 6,5 millions) sont largement sinisés et vivent surtout au Sichuan, au Yunnan et au Guangxi. Les 7,4 millions de Miaos peuplent le Guizhou, le Hunan et le Yunnan. Les Tujias (5,7 millions) vivent principalement dans le Hubei, le Hunan et le Sichuan. Les Tibétains (près de 6 millions) vivent dans la région autonome du Tibet, au Sichuan et au Qinghai. Enfin, 4,8 millions de Mongols se partagent un espace qui comprend la Mongolie-Intérieure, le Gansu et le Xinjiang.

Parmi les autres minorités figurent les Coréens (environ 2 millions) du Jilin, les Mandchous (9,8 millions) du Liaoning et du Heilongjiang, fortement assimilés, ou encore les Buyis (2,5 millions) du Guizhou. Le Xinjiang regroupe une douzaine d’ethnies, pour la plupart d’origine turque et de religion musulmane (Ouïgours, Kazakhs, Kirghiz, Ouzbeks, Tatars). Quant à la Chine du Sud-Est, elle est une véritable mosaïque ethnique. Elle abrite de nombreux peuples (Thaï, Miao, Yao, Lisu, Hani, Bai, Yi, etc.), refoulés au fil des siècles par les Han lors de leur progression vers le sud, et qui se sont réfugiés, pour la plupart, dans les montagnes méridionales (Yunnan, Sichuan, Hunan, Guangxi) délaissées par les Chinois, voire au-delà des frontières actuelles. Jusqu’en 1964, la croissance démographique des minorités était inférieure à celle des Han. Mais cette tendance s’est inversée entre 1964 et 1990 (+ 10,8 p. 100 pour les Han, + 35,5 p. 100 pour les minorités). Ce phénomène s’explique à la fois par le réveil identitaire des peuples minoritaires et par la possibilité qui leur est généralement donnée d’avoir une fécondité plus élevée que dans les provinces orientales, de l’ordre de 2 ou 3 enfants par femme. Ainsi, les Mandchous ont connu un taux de croissance de 128,2 p. 100 entre 1982 et 1990. On peut citer, comme autres exemples, les Tujias (+ 101,2 p. 100), les Ouïgours (+ 21 p. 100) ou encore les Miaos (+ 46,9 p. 100). Les minorités, qui totalisaient 67 millions d’individus au recensement de 1982, en comptaient 91,2 millions en 1990. Sur le plan administratif, les groupes minoritaires sont répartis entre diverses circonscriptions où ils bénéficient, en principe, d’une certaine autonomie.

Un habit traditionnel chinois
Chinoise en habit traditionnel. Photo E. Buchot

En réalité, et malgré une loi promulguée en 1984, cette relative indépendance est souvent régentée par le pouvoir han. Pékin tente, en effet, d’unifier le pays en encourageant ou en forçant la sinisation des régions périphériques peuplées par les minorités ethniques.

Mais l’immigration chinoise et la politique de sinisation sont fortement contestées parmi certaines minorités, notamment dans les régions autonomes du Tibet et du Xinjiang, ou dans la province du Qinghai. De sérieuses avancées ont toutefois été enregistrées depuis la prise en compte de la réalité minoritaire. Depuis 1949, ce problème a suivi les méandres de l’histoire, passant d’une sinisation rapide et répressive, notamment pendant la Révolution culturelle, à une assimilation plus souple. Cette dernière, fixée à long terme, privilégie le développement économique et culturel (Mongolie-Intérieure, Xinjiang). Mais la disparité des richesses et le joug pénible de Pékin insupportent de plus en plus certains peuples, tels que les Ouïgours qui n’ont pas hésité à prendre les armes en 1996. Pour l’instant, et malgré d’importants programmes d’aide et de financement, notamment en ce qui concerne l’alphabétisation, les territoires autonomes échappent au progrès dont bénéficie la Chine. L’écart socio-économique entre l’Est, prospère et dynamique, et l’Ouest, démuni et isolé, tend à s’accentuer. L’intégration brutale n’a pas pour autant disparu. Le Tibet en est l’illustration la plus frappante. En 1950, ce pays, alors souverain et indépendant, fut envahi par l’armée chinoise. En 1959, l’ONU désapprouva officiellement cette invasion et enjoignit à la Chine de respecter les droits du Tibet. Mais cette nation allait voir son économie dévastée pendant le Grand Bond en avant, et sa croyance — le bouddhisme lamaïque — combattue de manière systématique et meurtrière. Les émeutes tibétaines de 1987 furent réprimées dans le sang. © « Chine » E. BUCHOT Sources utilisées Encarta et lemonde.

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