Sir Robert Laird Borden, le nouveau Premier ministre conservateur, est ouvert aux demandes de réformes, mais l’attention de son gouvernement est bientôt accaparée par la Première Guerre mondiale. L’effort de guerre canadien est impressionnant. Le pays, alors composé de 8 millions d’habitants, envoie 600 000 Canadiens sur le front, d’abord sous commandement britannique puis, dès 1916, sous commandement canadien ; environ un dixième de ces hommes trouvent la mort outre-Atlantique et 150 000 sont blessés. L’autonomie du Canada dans les affaires extérieures trouve son expression dans sa participation indépendante à la conférence de paix de Paris, en 1919, conférence au cours de laquelle le traité de Versailles est négocié. Peu après, le Canada adhère à la Société des Nations (SDN).
Sur le plan intérieur, cependant, l’effort de guerre a miné l’unité nationale. En effet, les Canadiens francophones se sont farouchement opposés à la décision de Borden d’imposer une conscription de guerre ; pour contrecarrer cette opposition, le Premier ministre tente une fusion entre le Parti conservateur et le Parti libéral. Le gouvernement éclate finalement en deux factions : les unionistes (à majorité anglophone) et les libéraux francophones. Les premiers dominent les élections de 1917, remportant toutes les provinces, hormis le Québec.
Le gouvernement unioniste accorde le droit de vote aux femmes en 1918 et adopte, pendant une courte période, des mesures prohibitionnistes bannissant les boissons alcoolisées. Mais les finances de l’État ont été mises à mal par l’effort de guerre.
L’inflation enregistrée pendant la guerre et la dépression qui s’ensuit ravivent les tensions entre les différentes classes sociales. Ainsi, en 1919, Winnipeg est frappée par une grève générale, et les fermiers de l’Ontario et des régions occidentales, pris en tenailles entre le coût élevé des produits manufacturés et la chute des cours du blé, se révoltent contre les partis établis. Ils forment un nouveau mouvement politique : le Parti progressiste national, qui conquiert les provinces de la Prairie, lors des élections de 1921. Les progressistes apportent alors un soutien limité aux libéraux, leur permettant de constituer un gouvernement de minorité. « Canada » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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