Les socialistes remportent une courte victoire électorale en 1970, ce qui, pour la première fois, leur permet d’être le parti le plus représenté à l’Assemblée nationale. Toutefois, faute de majorité, le dirigeant socialiste Bruno Kreisky essaie en vain de former une coalition avec le Parti populiste. En mai, il est nommé chancelier et forme le premier cabinet autrichien entièrement socialiste, soutenu à l’Assemblée nationale par le Parti libéral. Lors des élections de 1971, les socialistes remportent la majorité absolue de 93 sièges et sont en mesure de gouverner seuls. Les initiatives de Kreisky en matière de politique étrangère donnent à l’Autriche une envergure internationale considérable.
Mais, en dépit de la popularité et des réalisations de Kreisky, l’opposition progresse autour des questions d’environnement, de scandales financiers, de projets d’augmentation des impôts, et particulièrement de la construction d’une centrale nucléaire à proximité de Vienne. Quand, lors du référendum de 1978, les antinucléaires remportent une courte victoire, le gouvernement est contraint d’arrêter la construction de la centrale, pourtant presque terminée. Kreisky donne sa démission en 1983, après que les socialistes ont perdu la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Le nouveau chancelier, Fred Sinowatz, un socialiste, forme une coalition avec le Parti libéral, mais l’alliance est rompue en 1986 quand le Parti libéral vire brusquement à droite.
La mauvaise gestion et les licenciements dans le secteur public, associés à la controverse concernant des privatisations, alimentent le mécontentement à l’égard du gouvernement et des socialistes. L’élection présidentielle de 1986 est remportée par le candidat populiste conservateur Kurt Waldheim, ancien secrétaire général des Nations unies, bien qu’il soit accusé d’avoir menti à propos de ses actions dans l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale. Ce vote est le reflet de l’attitude ambiguë d’un grand nombre d’Autrichiens à propos du passé nazi de leur pays.
Après les élections législatives de novembre, le chancelier Sinowatz démissionne et Franz Vranitsky, un autre socialiste, entre en fonctions en formant une coalition avec le Parti populiste (ÖVP). Son gouvernement doit faire face à des diminutions budgétaires continues dans le secteur public, à des déficits budgétaires élevés et aux réactions négatives de l’étranger à la suite de l’élection de Waldheim.
La coalition survit aux élections d’octobre 1990, qui voient les socialistes remporter 80 sièges à l’Assemblée nationale. Le Parti du peuple perd 17 de ses 77 sièges, et le Parti libéral de droite remporte 15 sièges sur un total de 33. L’électorat, particulièrement celui de la nouvelle classe moyenne, semble être en train de changer. Pourtant, en 1992, le candidat du Parti populiste Thomas Klestil, diplomate de carrière et ancien ambassadeur aux États-Unis, est élu président. Il promet d’appuyer la demande d’adhésion de l’Autriche à l’Union européenne (UE), qui a été déposée en 1989. En avril 1998, il est réélu président.
Franz Vranitsky, critiqué au sein de son parti à la suite de la défaite du Parti social-démocrate (SPÖ) aux élections législatives de 1996, démissionne du poste de chancelier et de la présidence du parti en janvier 1997. L’ancien ministre des Finances Viktor Klima lui succède dans ces deux fonctions. « Autriche » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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