Dans un contexte économique marqué par une dette grandissante, Narasimha Rao rompt avec le dirigisme de Nehru et prend le virage de la libéralisation économique. Cette politique, qui favorise l’initiative privée et les investissements étrangers et ouvre l’Inde sur le marché mondial, stimule la croissance mais contribue aussi à creuser les inégalités sociales et régionales. Au plan international, l’Inde s’efforce de donner à sa nouvelle stature de puissance économique un pendant diplomatique. Elle développe un rapprochement avec les États-Unis et normalise ses relations avec la Chine – en novembre 1996, elle reçoit la visite historique du président chinois Jiang Zemin. Cette ouverture au monde s’accompagne cependant d’une montée des intégrismes religieux.
La destruction, en décembre 1992, de la mosquée Babri Masjid (XVIe siècle) d’Ayodhya (dans l’Uttar Pradesh) par des extrémistes hindous, provoque des émeutes meurtrières dans tout le pays (3 000 victimes environ, principalement musulmans) et marque le début d’affrontements intercommunautaires récurrents. La contestation du gouvernement Rao, alimentée par les effets de ses réformes libérales et les tensions religieuses, favorise la percée du Parti du peuple indien (Bharatiya Janata Party, BJP), mouvement nationaliste hindou. Lors des élections régionales de 1995, le parti du Congrès essuie des défaites importantes dans plusieurs de ses bastions, notamment en Inde du Sud (dans les États de Karnataka et de l’Andhra Pradesh) ainsi qu’au Maharashtra. Après sa défaite au niveau fédéral, en mars 1996, il perd le pouvoir et le pays connaît dès lors une forte instabilité gouvernementale.
Six gouvernements se succèdent jusqu’en 1999, aucun parti ne parvenant à obtenir la majorité parlementaire ou à conduire de coalitions stables. Le Parti du peuple indien (Bharatiya Janata Party, BJP) s’impose cependant en exploitant les antagonismes intercommunautaires et en se posant en défenseur de la communauté hindoue contre la minorité musulmane.
Il parvient au pouvoir en mars 1998, à l’issue d’un scrutin entaché de violences. Le président Narayanan (1997-2002) — premier intouchable à être élu chef de l’État — nomme au poste de Premier ministre une personnalité modérée du BJP, Atal Bihari Vajpayee, qui forme un gouvernement de coalition. Après l’échec de la coalition gouvernementale, de nouvelles élections en avril 1999 portent de nouveau au pouvoir le BJP, qui parvient à gouverner pendant toute la durée de la législature. Celle-ci est notamment marquée en février 2002 par un embrasement des violences à la suite de l’incendie d’un train à Godhra (État de Gujarat) transportant des militants hindous d’extrême droite ; 58 personnes meurent dans l’incendie (principalement des femmes et des enfants), attribué à des extrémistes musulmans ; environ 2 000 personne sont tuées dans les représailles qui s’ensuivent. Avec la volonté de compenser certaines de ces stratégies politiques pro-hindoues, le BJP favorise au mois de juillet 2002 l’élection à la présidence de la République — une fonction largement honorifique — du musulman Abdul Kalam (un scientifique, célèbre pour ses recherches militaires et spatiales). ©"Inde" Ecrit par E. Buchot. Sources utilisées : Encarta et le Monde et Wikipedia.
Photos des pays d’Amérique à visiter
Photos des pays d’Afrique à visiter
Photos des pays d’Asie à visiter
Photos des pays d’Europe à visiter