En avril 1945, les troupes soviétiques libèrent la partie est de l’Autriche, dont Vienne. Le territoire de l’Autriche, placé sous contrôle allié, est divisé en quatre zones d’occupation (États-Unis, Grande-Bretagne, URSS, France). Un gouvernement provisoire, dirigé par l’ancien chancelier socialiste Karl Renner, élu premier président de la nouvelle République, est reconnu en octobre 1945 par les puissances occupantes occidentales. La dénazification est entreprise, mais menée incomplètement dans la mesure où l’Autriche n’est pas reconnue coupable au même titre que l’Allemagne.
La première tâche du gouvernement de coalition du chancelier Léopold Figl est d’instituer un programme d’aide. L’Organisation des Nations unies pour l’assistance et la reconstruction (ONUAR) apporte une aide importante et, au milieu de l’année 1947, tout danger de famine est écarté. Le redressement économique est grandement facilité après 1948 grâce à l’aide des États-Unis, offerte dans le cadre du plan Marshall. Dès 1951, la production industrielle a dépassé les chiffres d’avant-guerre.
Sur le plan international, l’Autriche récupère sa souveraineté pleine et entière en 1955, après de longues négociations qui ont débuté en 1947. La question essentielle entre l’URSS, d’un côté, et les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, de l’autre, est l’avenir de l’Allemagne. Les quatre pays alliés et l’Autriche signent le traité d’État le 15 mai 1955 : celui-ci signifie le rétablissement officiel de la République d’Autriche.
Le traité interdit l’Anschluss entre l’Autriche et l’Allemagne, prive l’Autriche du droit de posséder ou de fabriquer des armes nucléaires ou des missiles guidés, et l’oblige à réserver à l’URSS une partie de sa production de pétrole brut pendant plusieurs années. Toutes les forces d’occupation se retirent au mois d’octobre 1955, et le Parlement adopte une loi constituante prévoyant la neutralité militaire de l’Autriche.
En décembre, l’Autriche adhère à l’Organisation des Nations unies. Ce sont des coalitions bipartites (populistes-socialistes) qui dominent les gouvernements de l’après-guerre jusqu’en 1966. Celles-ci ont résisté à l’effacement progressif des dirigeants politiques d’avant-guerre, comme Karl Renner, décédé en décembre 1950. Dans les faits, les sociaux-démocrates du SPÖ remportent l’élection présidentielle (jusqu’en 1986), tandis que la plupart des chanceliers fédéraux sont issus de l’ÖVP.
En 1957, l’Autriche est impliquée dans un différend avec l’Italie concernant le statut des Autrichiens du Tyrol du Sud — lequel est sous autorité italienne depuis 1919. L’arrangement qui est enfin conclu en 1970 appelle la mise en œuvre de l’accord de 1946 garantissant les droits linguistiques et culturels de la population autrichienne germanophone. En 1960, l’Autriche signe le traité qui établit l’Association européenne de libre-échange. En juillet 1961, le gouvernement annonce son désir de parvenir à une association avec la Communauté économique européenne (CEE, à présent Union européenne) qui soit compatible avec sa neutralité militaire. L’opposition initiale du Parti socialiste à l’adhésion s’affaiblit peu à peu, et, en 1972, l’Autriche signe un accord bilatéral de libre-échange avec la CEE. « Autriche » Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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